Maintenance et pragmatisme : une association indispensable pour être efficace et atteindre ses objectifs
Etre pragmatique dans une activité de maintenance : un pilier de la réussite et de l'efficacité
Commençons d'abord par définir ce qu'est le pragmatisme, car nous avons parfois tendance à utiliser ce mot sans savoir ce qu'il veut réellement dire. Etre pragmatique, c'est donc s'adapter à toute les situations, et être orienté vers l'action pratique.
En lisant cette définition, il est clair que le pragmatisme colle parfaitement aux activités de la maintenance :
- S'adapter à toutes les situations : au sein des entités maintenance, et au vu du contexte actuel, la gestion des aléas et des imprévus est tout simplement indispensable. Il y a certes des opérations et activités planifiables et récurrentes, mais il y a également bon nombre d'imprévus et d'aléas, pour lesquels il faut donc faire preuve d'adaptabilité et de souplesse, et cela sur de nombreux aspects :
- Technique : un équipement ne peut être fiable à 100 %, et il y aura toujours des pannes qui arriveront. Bien entendu, en optimisant sa maintenance préventive et en mettant en place la maintenance prédictive, il est possible de réduire ces aléas. Mais, et c'est la réalité du terrain, il y aura toujours des aléas à gérer. Cela est du aussi bien à l'usure des composants et pièces de l'équipement, qu'à l'utilisation qui en est faite (nous savons bien que plus il y a d'utilisateurs du bien, plus il y a de risques de mauvaise manipulation), ou à sa maintenance (là encore, il peut y avoir des erreurs). Et nous pouvons ajouter à cela l'environnement (au sens large du terme) qui peut avoir un impact également très fort sur l'aspect technique.
- Management : la maintenance est un métier où l'humain est indispensable et a une part prépondérante. Mais qui dit humain, dit imprévisibilité. En effet, si nous étions tous d'humeur égale chaque jour, et que nous vivions dans une bulle sans interactions avec le autres, ce serait simple. Il n'y aurait alors pas de problèmes personnels, de maladies, de blessures, de mauvaise humeur, ou de baisse de motivation. Mais la réalité est tout autre, et l'être humain n'est pas un robot. Donc, il faut savoir gérer ces aspects et s'adapter en permanence selon ces variations.
- Environnement de travail et organisation : la maintenance est en perpétuelle transformation. Il y a les évolutions techniques qui sont monnaie courante dans ces activités, et qui sont particulièrement importantes ces dernières années. Il faut y ajouter les évolutions réglementaires (santé, sécurité et environnement entre autres) qui implique une remise en cause du fonctionnement quotidien et une veille permanente. Il ne faut pas oublier également les évolutions d'organisation et la mise en place de nouveaux outils de gestion de la maintenance (GMAO, maintenance 4.0, démarches d'amélioration continue). Et nous pourrions également aborder le principal problème du moment, à savoir la difficulté de recrutement des équipes maintenance qui obligent les entités à s'adapter en permanence. Là également, il est indispensable de savoir s'adapter
- Etre orienté vers l'action pratique : pour une entité maintenance qui doit axer son activité sur le coté pratique, cela semble aller de soi. Mais, et c'est l'effet pervers des évolutions des organisations et du métier, de nombreuses démarches visant à améliorer et optimiser les activités de maintenance ont eu l'effet inverse. Comme dit dans le paragraphe précédent, il est nécessaire de s'adapter au quotidien pour faire face aux évolutions liées aux métiers de la maintenance. Cela passe également par la mise en place de démarches qualité ou d'amélioration continue qui doivent permettre d'améliorer l'efficacité de son activité. Ce sont souvent de bonnes solutions qui ont montré leur efficacité dans de nombreuses entités (y compris maintenance), mais il y a un risque important (et c'est du vécu) que cela aboutisse à des systèmes ubuesques et qui ont un effet contreproductif en entrainant une charge de travail accru pour les équipes de maintenance. Comme exemple, nous pourrions parler des innombrables KPI qui sont parfois complexes à construire, qui sont exigés par une seule personne, et qui n'ont aucun intérêt d'un point de vue pratique. Un autre exemple serait une exigence accrue de traçabilité qui, comme nous le savons tous, est très chronophage. Je ne dis pas qu'il faut cesser toutes les démarches qualité ou d'amélioration continue, mais elles doivent impérativement être orientées pratique. C'est la condition indispensable à ce qu'elles soient pérennes et appropriées par les équipes de maintenance. Et cela a le mérite de faire le lien avec le véritable objectif de la maintenance (faire en sorte qu'un équipement accomplisse sa fonction avec le moins de désagréments pour l'utilisateur).
Le pragmatisme est donc un pilier indispensable au bon fonctionnement et à l'efficacité d'une activité maintenance. Si nous oublions cet aspect, et que nous construisons des systèmes complexes, l'effet sera désastreux, et nous nous écarterons surtout de plus en plus de la mission première de la maintenance.
Alors soyons pragmatique et inventifs pour affronter les évolutions et contraintes actuelles !
29 Novembre 2024 © Pascal RICHARD - NPR Consulting Tous droits réservés.
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